Le projet de réforme constitutionnelle déchire la droite et la gauche et fait les gros titres des médias. Pour quel enjeu? Tout le monde est à peu près d'accord pour dire que la déchéance de nationalité n'aura quasiment aucun effet dans la lutte contre le terrorisme mais on veut en faire un symbole (de quoi?) alors que le pays a besoin de mesures pratiques pour sa sécurité et son redressement économique et non d'une couche supplémentaire d'idéologie. La Constitution est la loi fondamentale d'une nation et, à ce titre, ne devrait être modifiée que de façon très exceptionnelle. Les démocraties ne touchent quasiment jamais à leurs constitutions, considérées comme d' authentiques tables de la loi. Il n'en est rien en France où chaque président veut imposer ʺsaʺ réforme constitutionnelle. Parmi les plus controversées citons Jacques Chirac et le Principe de précaution. François Hollande s'appuie, paraît-il, sur les sondages qui montrent qu'une forte majorité de français est pour la déchéance de nationalité. Cela s'appelle de la démagogie. Rappelons à F.H. que François Mitterrand avait, malgré l'opinion majoritaire de l'époque, imposé la suppression de la peine de mort.
Il y a par contre un tabou auquel on ne touche pas par pure idéologie: le code du travail. La plupart des spécialistes estiment que ce code, devenu monstrueux (3809 pages chez Dalloz), et auquel plus personne ne comprend rien, est devenu un frein majeur dans la lutte contre le chômage. On parle maintenant de toilettage du code mais le Président a exclu toute réforme fondamentale: on ne touche pas aux dogmes, qu'ils s’appellent C.D.I. ou 35 heures. Pendant ce temps la France est le seul pays où le chômage stagne.
Il serait grand temps de mettre idéologies et dogmes de côté pour les remplacer par: pragmatisme.
Faire face à la réalité et prendre conscience des faits. Est-ce trop demander aux ʺintellectuelsʺ qui nous dirigent?