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Triomphe de l'égoïsme

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Triomphe de l’égoïsme

Le refus systématique de toute réforme de structure et la défense acharnée des « avantages acquis » qui se traduisent le plus souvent par des grèves corporatistes (SNCF, taxis, pilotes d’AF etc..) Permettent d’avoir quelques doutes sur la pertinence de la devise de notre République, en particulier de son troisième terme : Fraternité. Si les mots Liberté et Egalité sont des héritiers directs de 1789 (Déclaration des droits de l’homme et du citoyen), Fraternité n’est apparue qu’avec la Constitution de la Deuxième République issue de la Révolution de 1848 qui avait mis fin à la Monarchie de Juillet (Louis Philippe). La Constitution de 1848 reprenait la plupart des idées de Lamartine qui, avec son mouvement libéral et progressiste, avait joué un rôle important dans la Révolution.

La lecture du Préambule de la Constitution est fort intéressante et remet les errements actuels en perspective:

4 novembre 1848 |

Au nom du Peuple Français, L'Assemblée Nationale a adopté, et, conformément à l'article 6 du décret du 28 octobre 1848, le Président de l'Assemblée nationale promulgue la Constitution dont la teneur suit :

Préambule

En présence de Dieu et au nom du Peuple français, l'Assemblée nationale proclame :

  1. - La France s'est constituée en République. En adoptant cette forme définitive de gouvernement, elle s'est proposée pour but de marcher plus librement dans la voie du progrès et de la civilisation, d'assurer une répartition de plus en plus équitable des charges et des avantages de la société, d'augmenter l'aisance de chacun par la réduction graduée des dépenses publiques et des impôts, et de faire parvenir tous les citoyens, sans nouvelle commotion, par l'action successive et constante des institutions et des lois, à un degré toujours plus élevé de moralité, de lumières et de bien-être.
  2. - La République française est démocratique, une et indivisible.

III. - Elle reconnaît des droits et des devoirs antérieurs et supérieurs aux lois positives.

  1. - Elle a pour principe la Liberté, l'Egalité et la Fraternité. Elle a pour base la Famille, le Travail, la Propriété, l'Ordre public.
  2. - Elle respecte les nationalités étrangères, comme elle entend faire respecter la sienne ; n'entreprend aucune guerre dans des vues de conquête, et n'emploie jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple.
  3. - Des devoirs réciproques obligent les citoyens envers la République, et la République envers les citoyens.

VII. - Les citoyens doivent aimer la Patrie, servir la République, la défendre au prix de leur vie, participer aux charges de l'Etat en proportion de leur fortune ; ils doivent s'assurer, par le travail, des moyens d'existence, et, par la prévoyance, des ressources pour l'avenir ; ils doivent  concourir au bien-être commun en s'entraidant fraternellement les uns les autres, et à l'ordre général en observant les lois morales et les lois écrites qui régissent la société, la famille et l'individu.

VIII. - La République doit protéger le citoyen dans sa personne, sa famille, sa religion, sa propriété, son travail, et mettre à la portée de chacun l'instruction indispensable à tous les hommes ; elle doit, par une assistance fraternelle, assurer l'existence des citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des secours à ceux qui sont hors d'état de travailler. - En vue de l'accomplissement de tous ces devoirs, et pour la garantie de tous ces droits, l'Assemblée nationale, fidèle aux traditions des grandes Assemblées qui ont inauguré la Révolution française, décrète, ainsi qu'il suit, la Constitution de la République.

Le titre 4 mentionne le mot Fraternité dont la signification est précisée par le titre 7 :

Les citoyens … doivent concourir au bien-être commun en s'entraidant fraternellement les uns les autres

Aujourd’hui, en 2016, nous en sommes très loin.

L’égoïsme est devenu le maître mot des relations sociales. La France, seule dans le Monde occidental, a choisi de préserver acquis et privilèges (du bas au plus haut de la pyramide sociale) au prix du chômage de masse. L’égoïsme déborde aussi le domaine social pour toucher la politique étrangère : la position française sur le sujet dramatique des réfugiés qui fuient les guerres est indigne, a fortiori de la part d’une vieille nation de tradition chrétienne.

On ne peut qu’être inquiet lorsque J.-C. Cambadélis déclare que F. Hollande axera sa campagne présidentielle sur la défense des acquis et la préservation du »modèle social français ». Le conservatisme se porte décidemment très bien !

Qui mettra la Fraternité en tête de programme ?

                                   

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